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EGLISE CATHOLIQUE LIBERALE


Province de France, de Suisse Romande


et d'Afrique Francophone

 

Nous sommes dans le temps du Carême


Notre Eglise vous propose de mettre à profit ces six semaines pour pratiquer une ascèse spirituelle !


Voici différents textes explicatifs qui vous permettrons de mieux vous guider dans ce travail intérieur :


 


La septuagésime par Mgr François Seyfried


Le terme Septuagésime" est empruntée à un système de numérotation qui divise les neuf semaines qui précèdent Pâques en sept séries de dix jours; notre dimanche se situant dans la première de ces dizaines.

Ce prélude du temps de Carême, qui comprend aussi le dimanche de la Sexagésime et celui de la Quinquagésime, constitue un espace de préparation éloignée de la Fête de Pâques.

C'est la raison pour laquelle pendant les trois semaines en question notre Eglise adopte la couleur rouge en liturgie en tant que symbole de sa dévotion au Feu de l'Amour sanctificateur du Saint-Esprit.

Car, dans l'esprit de l'Eglise, ces trois semaines servent de transition à l'Ame, qui doit passer des joies du cycle de Noël à la discipline plus austère du Carême qui commence avec le Mercredi des Cendres.

C'est donc à juste raison que nous sommes invités aujourd'hui, selon la formulation de l'intention du jour ainsi que la tonalité de ses textes liturgique, à méditer sur le Don de la Sagesse, en tant qu'instrument de maîtrise de notre personnalité.

Dans cette optique, la prière de la Collecte définit la Sagesse comme une opportunité merveilleuse d'apprentissage de l'Amour et du Service envers Dieu.

Le texte de l'Epître, en la personnifiant, place la Sagesse au-dessus de toute beauté et de toute puissance.

Ainsi, dans son exaltation suprême, d'après l'éloge qu'en fait notre Epître, la Sagesse brille comme une pure émanation de la Gloire de Dieu.

La Parabole des Vierges Sages et des Vierges Folles, qui fait l'objet de l'Evangile de ce troisième dimanche avant le Carême, nous est donnée comme un modèle typique de peinture allégorique de la Sagesse.

Une analyse sommaire de cette métaphore, du point de vue ésotérique, nous apprend qu'il s'agit, en réalité, de l'entrée dans le Royaume des Cieux, celle-ci étant comparée, en l'occurrence, à une célébration nuptiale.

Selon le thème voisin d'autres Paraboles du Nouveau Testament, les noces en question sont censées, sur un plan général, figurer la fusion du moi inférieur avec le Soi supérieur, autrement dit le yoga d'union entre Ame et Esprit.

Dans le même ordre d'idées, il paraît vraisemblable de deviner derrière le personnage mythique de l'Epoux, la présence cachée de l'Esprit dans l'Homme.

Toutefois, le mariage supposé n'étant pas encore consommé, il est précisé que nous sommes en présence de Vierges, autrement dit d'Ames en promesse d'épousailles.

Le décor de la scène initiatique de la Parabole ainsi que la trame de la représentation de cette alliance mystique comportent trois éléments constitutifs sur la signification desquels nous allons nous arrêter un instant : la lampe, la fiole d'huile et la lumière.

On peut imaginer la lampe, considérée dans sa fonction de luminaire, comme l'ensemble des différents véhicules de l'Homme, c'est-à-dire sa constitution occulte, servant de support au processus de son illumination.

Du sacrifice de la flamme, consommatrice des résidus de la matière dense, se dégage l'essence subtile de la lumière; ce qui fait dire à une parole du livre biblique des Proverbes que

" l'Esprit de l'Homme est le flambeau du Seigneur " (Prov. 20/27)

La fiole évoque l'image du récipient, qu'il est possible de mettre en rapport avec le corps de l'Ame, vase précieux, car il contient l'huile nécessaire à la production ainsi qu'à l'entretien de la flamme.

Analogiquement parlant, l'huile contenue dans les fioles fait allusion au potentiel spirituel accumulé par l'Ame grâce à la richesse de ses expériences dans le monde phénoménal

Dans ce sens, on peut voir dans l'huile la quintessence extraite des oeuvres de la personnalité sous la pression des évènements et des épreuves de sa destinée.

Quant à la quantité et la qualité de cette huile, le d‚roulement du drame de la Parabole montre clairement que chaque Individualité, et elle seule détient le pouvoir et porte la responsabilité de l'alimentation de sa lampe.

C'est pourquoi, au moment critique de l'appel de l'Epoux, les Vierges Sages ne sont aucunement en mesure de pouvoir prêter de l'huile aux Vierges Folles, et elles leur proposent d'aller en acheter elles-mêmes.

Cela revient à leur faire comprendre qu'il leur faut emmagasiner l'huile pour leur compte personnel et donc la gagner par leur propre labeur.

Dans le langage figuratif de la Parabole, l'huile apparaît donc comme symbole de la Sagesse, car c'est elle qui nourrit la flamme et engendre la Lumière.

Vu le dénouement de l'enjeu de la Parabole, il faut croire que la Lumière, c'est-à-dire l'illumination au sens initiatique du terme, s'impose comme condition préalable de la rencontre avec l'Epoux.

En conséquence, la conclusion de l'aventure nuptiale, telle que la laisse entrevoir le récit de la Parabole, ressemble à l'ultime spiritualisation du dernier support formel de notre Monade.

En d'autres termes, il s'agit de la r‚sorption par la Monade de notre corps causal, la plus haute instance de notre Ame.

A partir de ce contexte, il y a lieu de penser, comme nous l'avons déjà suggéré, que le personnage mystérieux de l'Epoux a trait à la présence cachée de notre Monade, divine étincelle en nous.

A son propos, il est précisé, dès le début du récit, que ce sont les Vierges, donc les Ames, qui d'elles-mêmes sont sorties à la rencontre de l'Epoux.

Les obstacles et la lenteur à rencontrer l'Epoux pourraient être attribués, d'après la leçon qu'entend nous donner la Parabole, à la probabilité de l'assoupissement et de l'endormissement de l'Ame.

Mais il semble plus conforme à l'esprit voilé de la Parabole, d'interpréter ce phénomène de la torpeur dans deux perspectives différentes, néanmoins simultanées et complémentaires.

Dans la première hypothèse, nous aurions affaire à la description de l'évolution individuelle de chaque Ame progressant selon son propre rythme à travers les passages successifs en incarnation.

Dans le champ étendu de ses pérégrinations, il arrive en effet que l'Ame passe par des périodes de faible activité ou encore de pure inactivité.

Durant ces intervalles plus ou moins stériles pour la croissance de l'Ame, les puissances de celle-ci sont livrées à la folie du monde au lieu d'obéir à la Sagesse divine dont l'Epître du Jour nous rappelle les vertus et les pouvoirs.

Ces obscurcissements de l'Ame freinent et retardent son épanouissement, infirmité que la Parabole illustre par le manque d'huile qu'elle impute à la négligence des Vierges insensées.

En effet, lorsque celles-ci se r‚veillent ... la clameur de la venue de l'Epoux, leurs lampes sont en panne faute d'huile pour les alimenter.

Une deuxième hypothèse d'explication de la Parabole consiste à entrevoir sa problématique plutôt sous l'angle collectif et cosmique du fait qu'il est fait express‚ment mention que toutes les dix Vierges, aussi bien les Sages que les Folles, se sont endormies.

Par ailleurs, la remarque concernant le temps que met l'Epoux à venir, nous oriente également à envisager les Noces à la suite d' une fin dite eschatologique, c'est-à-dire au terme d'une dispensation majeure.

Dans ce cas, le sommeil des Vierges est à assimiler à l'enfouissement des Monades dans les cycles et les rondes de la durée d'un âge planétaire.

Les Monades sortant vierges, c'est-à-dire inconscientes, du sein de la Divinité, sont alors vouées à s'enrôler dans l'école du monde objectif pour y re-découvrir leur nature divine grâce à l'éveil graduel de la soi-conscience.

Cette reconnaissance de leur identité se fait au prix d'un oubli temporaire et provisoire de leur origine, symbolisé dans la Parabole par la survenance et l'accablement du sommeil.

Cependant, sur l'arc ascendant de leur retour au bercail, les Monades sont astreintes à rester éveillées, en d'autres termes, à tenir leur lampe en bon état de fonctionnement.

Car nul ne connaît ni le jour, ni l'heure de l'irruption de l'Epoux sur la scène de l'histoire.

En outre, la conclusion de la Parabole nous confirme que l'accès à la chambre nuptiale est sévèrement gardé et que tout fol prétendant s'entend objecter par l'Epoux ce refus catégorique:

" Je vous le dis, en vérité, je ne vous connais pas " (Mat. 25/12)


La tradition chrétienne souligne que l'apprentissage et le développement de la Sagesse, de tout temps prisés par les philosophies et les religions, sont l'œuvre par excellence des sept dons du Saint-Esprit, entretenus et développés dans nos Ames par le secours des Sacrements de la Sainte Eglise.

Le Sacrement spécifique qui aide tout Baptisé à promouvoir en lui les virtualités de ce septénaire sacré est précisément celui de la Confirmation.

C'est pourquoi, au cœur du Rituel de la Confirmation, avant la collation proprement dite du Sacrement par la Sainte Onction des Confirmands, nous invoquons Dieu, le Saint-Esprit, par le chant du VENI CREATOR.

Mieux que tout autre prière, cette vénérable hymne, de par sa septuple correspondance avec les plans invisibles, est de nature à stimuler en nous les énergies latentes de notre Ame.

Il en est de même de la Bénédiction des Saints Etres par laquelle nous clôturons la célébration de la Sainte Messe. En prenant refuge auprès des Saints Etres, nos Frères Aînés sur le Chemin de la Perfection, nous en appelons à leur Sagesse à double visage; celui de la Connaissance et celui de la Compassion.

Il est dit dans la Bénédiction des Saints Etres que le gage de cette Sagesse se dévoile aux yeux de l'Ame sous les traits de l'Etoile flamboyante de l'Initiation.

C'est, en fait, ce signe prometteur, qui imprime dans notre mémoire éthérique, à chacun de ses rappels, une invitation personnelle et un nouvel encouragement à persévérer dans la difficile quête de la Sagesse.

En outre, en nous plaçant sous les fraternels et généreux auspices de ces Etres libérés, nos Ames sont touchées par le rayonnement des vibrations de leur Sagesse.

Car, derrière le voile des choses terrestres qui les dissimulent à notre regard, ils ont pour mission de nous aider à nous rapprocher de l'intimité de l'Epoux de la Parabole, l'Unique Initiateur.


La sexagésime par le RP. Dominique BRY (Homélie du 23 février 2003)


Nous sommes réunis en ce deuxième dimanche précédent le Carême, dit dimanche de la Sexagésime, pour célébrer le Saint Esprit comme sanctificateur.

Après la période de l'Épiphanie, commence la période préparatoire à la fête de Pâques, où la pleine expression de la lumière qui, depuis Noël, s'est développée dans l'intimité de notre vie intérieure, aura achevé un long processus de transmutation de la conscience où la victoire définitive sur la mort sera consommée au moment de la résurrection.

Dans notre calendrier liturgique, nous nous situons donc dans une période intermédiaire qui a commencée dimanche dernier et qui est constituée de trois dimanches appelés " Gésimes " : Septuagésime, Sexagésime et Quinquagésime, c'est à dire respectivement soixante dix ; soixante et cinquante jours avant Pâques. Trois dimanches dédiés au Saint Esprit, raison pour laquelle notre Eglise adopte la couleur liturgique rouge en tant que symbole de sa dévotion au Feu de l'Amour sanctificateur du Saint-Esprit.

Dans l'esprit de l'Eglise, ces trois semaines servent de transition à l'Ame, qui doit passer des joies du cycle de Noël à la discipline plus austère du Carême qui commencera dans une dizaine de jours le Mercredi des Cendres.

Le mot Carême viens du latin populaire Quaresima qui découle de Quadragésima, le quarantième jour. Cette période de quarante jours qui s'étend du Mercredi des cendres au dimanche de Pâques correspond à une traditionnelle période de jeûne et d'abstinence, elle est en réalité de quarante six jours car selon l'usage les dimanches ne sont jamais jour de jeûne et il était nécessaire pour les Crétiens de se conformer par analogie aux quarante jours de jeûne du Christ après son baptême.

Le modèle du Carême est en effet la retraite de Jésus au désert qui avait été préfigurée par le jeûne de Moïse sur le Sinaï et la marche d'Elie dans le désert où Yavhé se manifesta à lui.

Dans l'Église, tout événement important est toujours précédé d'une période préparatoire. Ainsi, Noël est précédé par la période des 4 semaines de l'Avent, et les 40 jours du Carême précèdent Pâques.

C'est donc pour nous Chrétiens, un temps de préparation dans la prière, le recueillement et un certain isolement qui nous est proposé durant cette période, accompagné d'une ascèse et d'un introspection pour nous préparer à recevoir la Lumière le jour de la Résurrection du Christ.

Notre Eglise ne propose pas pendant cette période de pré-Carême de nous appesantir sur l'aspect misérable de notre humanité comme il est fait encore dans l'Eglise romaine, mais plutôt de nous prépare au Carême par l'intensification du culte du Saint Esprit qui est Amour- Sagesse, qui maintien et construit toute chose.

Dans notre Eglise comme dans l'Eglise d'Orient, nous accordons une importance particulière au culte du Saint Esprit. Il est le Dispensateur de vie, l'Inspirateur et le Sanctificateur. C'est lui qui construit les atomes dont notre monde est constitué.

Le Saint Esprit accorde à l'humanité un septuple don, comme nous le chantons à certains de nos offices dans le magnifique " Veni Creator " : " Trésor des sept dons précieux, doigt de Dieu, promesse du Père, Toi qui fait parler à la terre la sublime langue des cieux. " Ce vénérable hymne, de par sa septuple correspondance avec les plans invisibles, est de nature à stimuler en nous les énergies latentes de notre Ame.

Dans le Christianisme traditionnel, le Saint Esprit est dit communiquer sept dons qui sont parfois précisés dans la théologie romaine comme Puissance, Sagesse, Compréhension, Conseil, Connaissance, Dévotion et Crainte de Dieu (Isaïe XI 2-3). Nous pouvons les comparer avec les qualité des sept courants ou rayons de notre Théologie Libérale à travers lesquels Dieu s'exprime Lui-même dans toute sa création et que Mgr Leadbeater indique comme : Force, Sagesse-Amour, Adaptabilité, Harmonie, Connaissance, Dévotion et Ordre.

Mais le Saint Esprit est pour nous à la fois transcendant et immanent et cette compréhension que nous avons de la présence de Dieu en nous, de l'Esprit Divin qui nous anime, fait que nous sommes de nature triple.

L'homme est en effet constitué d'un corps, d'une âme et d'un esprit, l'on utilise souvent les deux termes âme et esprit, l'un pour l'autre, sans distinction et l'on pense souvent à l'âme comme le prolongement immatériel de l'homme, se tenant derrière ses actions physiques. La religion traditionnelle nous a rendu familier à l'idée que mener de bonnes actions dans notre vie mène à l'ultime salut de l'âme. Mais l'esprit de l'homme est sa partie la plus réelle et la plus importante de lui-même, il est sa véritable nature. L'esprit humain est une étincelle de la flamme divine, divine en essence et en potentialité, une avec Dieu. Et de notre point de vue, il est plus approprié de dire que l'homme est un esprit qui se sert d'une âme et d'un corps pour évoluer.

Le Saint Esprit qui est co-créateur du monde manifesté, modèle aussi nos âmes.

Les sept dons du Saint Esprit ou Paraclet, sont dispensés par palier et ont une correspondance dans la constitution de l'homme.

Au plan le plus élevé de l'Ego humain, le Saint Esprit est invoqué comme Esprit Créateur, avec une correspondance avec le chakra coronal.

Par le canal de l'Intuition, Il est Divin et Consolateur, Foyer et Source intarissable et répand sur les êtres l'Amour-Sagesse, en rapport avec Ajna le chakra frontal.

Au siège de l'intelligence Créatrice, Il fortifie et renforce la conscience du monde spirituel dans le mental humain, en rapport avec le chakra de la gorge.

C'est à travers ces trois Rayons majeurs de l'influx divin, reflet direct de la Sainte Trinité, que le Saint -Esprit agit sur les véhicules correspondants de la personnalité par l'intermédiaire de l'âme, médiatrice entre l'homme terrestre et l'homme spirituel.

Ses dons qui sont donnés à chacun de nous, " Chacun comme l'Esprit le veut " nous dit l'Epître du jour, constituent le trésor enfoui au plus profond de nous même et que nous devons découvrir, cela constitue l'essentiel de notre démarche spirituelle.

Nous devons développer ces dons et nous perfectionner tout au long de nos différentes incarnations . Pour ce faire, nos expériences terrestres se déroulent successivement dans différents corps physiques avec une âme psychique composée de pensées et de sentiments et avec un même esprit, l'Esprit immortel en l'homme, fait à l'image de Dieu.

Cela nous permet de voir le but magnifique à accomplir et nous donne une espérance sans limite, un encouragement pour l'avenir. Et pour nous aider à développer dans nos Ames les sept dons du Saint-Esprit, l'Eglise dispense à ses fidèles les sacrements.

Mais revenons à l'intention de ce dimanche de la Sexagésime : " le Saint Esprit comme Sanctificateur " et aux textes choisis de la liturgie du jour.

Dans la collecte, nous prions Dieu le Saint Esprit de sanctifier, diriger et gouverner nos vies dans la voie de Ses statuts et de Ses commandements afin que nous soyons purs de corps et d'âme.

L'état de pureté qu'il s'agit d'atteindre, dépasse ici le simple niveau corporel pour toucher l'âme et l'esprit. La pureté du point de vue spirituel, c'est l'oublie de soi-même, le détachement de notre propre personne pour la recherche du bien-être des autres, c'est aussi le respect de la vie, le respect de Dieu dans les êtres.

L'Epître de Saint Paul aux Corinthiens nous parle des dons spirituels, sans en faire une liste exhaustive, il nous précise que tout don viens du Saint Esprit, qu'ils sont des grâces accordées par Lui en vue du bien de tous, mais surtout qu'au-dessus de tout cela plane l'Amour " car s'il n'y a pas l'Amour, cela ne me sert à rien " nous est-il dit plus loin dans le texte (Cor.13.3).

Mais il ne faut pas prendre seulement ce texte au sens propre, pour nous les vrai dons de l'Esprit sont en germe en nous et doivent se manifester de façons différentes pour chacun de nous, grâce à l'Esprit immanent en chaque être. Et si les humains sont multiples et différents, l'Esprit qui distribue Ses dons est Unique.

L'Evangile de Saint Marc quand à lui nous amène à l'essentiel, nous rappelant le commandement de l'Ancien Testament : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ta pensée, de toute ta force et de toute ton âme " et y adjoignant un second, qui est la voie de sanctification vers le Royaume de Dieu : " Tu aimeras ton prochain comme toi même ".

Cela résume bien le but ultime de notre démarche spirituelle et le Saint Esprit qui est Amour fera par la manifestation de Ses dons, fleurir en nous l'Amour dans notre vie afin d'aider au mieux nos frères et contribuer ainsi à restaurer le plan divin sur la terre.


  

Suivant

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La quinquagésime par Mgr François Seyfried (Homélie du 2 mars 2003)


En ce dimanche de la Quinquagésime, cinquante jours avant la fête majeure de Pâques, notre Liturgie s'apprête à préparer nos cœurs à une meilleure intelligence du Mystère central du message chrétien qui culmine dans la commémoration annuelle de la Mort et de la Résurrection de Notre-Seigneur.

Saint Paul, dans sa prédication, traite cet événement sous le signe du Sacrifice sanglant du Maître Jésus sur la Croix ; paradigme sur lequel la théologie romaine a fondé le dogme de la Rédemption.

Saint Jean, par contre, dans son approche plus mystique, dont s'inspire de préférence l'orientation foncière de notre Eglise ; " le Disciple que Jésus aimait " (Jean 20/2)porte plutôt notre regard sur le fait de la primauté de l'Amour de Dieu pour l'Humanité, car dit-il, en faisant allusion au grand Sacrifice primordial de la Divinité dans son émanation, que

" nous nous aimons, parce que Lui, le premier, nous a aimés " (1 Jean 4/19)


Opportunément, le leitmotiv des textes, proposés ce matin à notre méditation, est centré sur le thème de l'Amour.

En premier, notre semaine est placée sous l'intention du Saint-Esprit comme Feu de l'Amour.

En second, le propos de la Collecte met en relief le pouvoir exclusif de l'Amour comme unique source de vie.

Troisièmement, à l'écoute de la lecture l'Epître du jour, nos Âmes ont été touchées par le message exhaustif du magnifique poème qu'est l'Hymne à l'Amour attribuée à Saint Paul.

Comme lecture d'Evangile, le récit de la Parabole des Ouvriers employés à la Vigne, clôt judicieusement le rite de l'avant-messe en mettant en évidence l'Amour bienveillant du Père de Famille qui sait attendre patiemment que tous ses Enfants viennent s'embaucher dans sa Vigne.


Limité dans le temps, nous allons nous contenter d'un bref commentaire de l'Hymne à l'Amour que les exégètes sont unanimes à saluer comme admirable morceau de littérature sacrée de la plus haute et fervente inspiration.

Avant d'en analyser avec profit la teneur en vue de notre propre édification, il nous faut replacer cette composition dans son contexte historique.

L'Hymne à l'Amour est tirée de la première Epître de Saint Paul aux Corinthiens.

A son époque, la cité portuaire de Corinthe, concentration urbaine éminemment cosmopolite, comptait près de 600.000 habitants dont la grande majorité étaient des esclaves.

Il n'est donc guère surprenant d'apprendre, sous la plume de Saint Paul, que dans pareille société de pluralité prononcée en ethnies et cultures, régnait une grande confusion entre les différents courants philosophiques, religieux et éthiques, au carrefour desquels les premiers Chrétiens étaient confrontés à de sérieuses difficultés pour vivre fidèlement selon les préceptes de l'Evangile.

Le titre d' " Hymne à l'Amour ", attribué au passage correspondant de la Lettre de Saint Paul, fait curieusement pendant au surnom même de Corinthe, stigmatisée alors comme " la ville de l'amour " à cause de sa réputation de licence sexuelle démesurée.

C'est sous l'angle de ce parallèle suggestif entre l'amour psychique et l'Amour spirituel que nous nous efforcerons de pénétrer le raisonnement de l'Apôtre afin de mieux comprendre l'enjeu du Christianisme confronté aux velléités du siècle, comme il l'est encore plus que jamais de nos jours.

L'auteur introduit son discours sur l'Amour par l'injonction suivante :

" Ayez pour ambition les dons les meilleurs ; je vais vous indiquer une voie infiniment supérieure " (1 Cor. 12/31)


Les dons visés ici comme devant être remplacés par de plus performants, ont trait aux multiples charismes qui fleurissaient jadis en marge des principales disciplines philosophiques aussi bien grecques qu'orientales ; entre autres, le don des miracles, celui de la guérison, celui des langues, celui de prophétie, celui d'assistance et de gouvernement.

L'activité de ces mouvements charismatiques n'était pas sans créer et entretenir un dangereux facteur de division au sein des communautés naissantes, notamment en provenance de la tentation des uns de se croire supérieurs aux autres et de leur envie pressante de se manifester comme tels.

Un autre aspect, plus ou moins négatif, de l'expression charismatique de la foi, qui est sous-jacent à la perception qu'en a Saint Paul, ressort comme celui de leur coloration trop astrale frisant parfois, pour les tempéraments fragiles, une certaine dérive hystérique.

En ce sens, en observateur averti, Paul mesure le phénomène des charismes à l'aune de la conception anthropologique de l'antiquité qui, apparentée à la doctrine platonicienne, privilégie le schéma tripartite de la constitution occulte de l'homme en Esprit, Âme et corps ou chair.

Saint Irénée, Père et docteur de l'Eglise, au tout début de l'ère chrétienne dans le sillage direct de l'Apôtre des Gentils, explique à sa façon que l'Esprit sauve et forme ; que la chair est sauvée et formée ; que l'Âme qui se trouve entre l'Esprit et la chair, tantôt suit l'Esprit et prend, grâce à lui, son envol ; tantôt se laisse persuader par la chair et tombe dans les conditions terrestres.

L'union dans la communion de ces trois réalités ; Esprit, Âme et chair, constitue l'homme achevé ou parfait selon le concept paulinien déchiffrable à la méditation de l'Hymne à l'Amour.

Une fois, l'Âme sortie de la chair, sa portion charnelle devient sans souffle et sans vie et se décompose dans la terre d'où elle a été tirée.

Les œuvres périssables de la chair sont évoquées dans l'inventaire qu'en dresse succinctement l'Hymne à l'Amour, sous le truchement de l'image de l'airain qui résonne ou de la cymbale qui retentit.

Si l'Esprit fait défaut à l'Âme, un tel homme, restant uniquement psychique et charnel, sera inachevé ou imparfait.

La plupart des activités louables en soi, énumérées dans le répertoire de l'Hymne, appartiennent à cet état intermédiaire de l'homme en chemin vers la perfection, car il serait, à notre avis, injuste et déraisonnable de les priver de toute valeur auxiliaire dans la quête du Bien.

Nous voulons faire ici allusion aux situations suivantes envisagée à titre d'exemples : la foi capable de transporter des montagnes, la distribution de ses biens aux pauvres, le sacrifice même de sa vie.

Il est fait appel, en ces circonstances, à la plus haute expression de l'amour humain, du nom d' " eros " dans le vocabulaire de la philosophie dite païenne.

Eros est l'amour attiré par ce que l'objet de sa fixation a de bon ; on cherche à saisir le bien qu'on désire posséder pour être plus accompli.

Platon, par exemple, reconnaît en eros une des raisons de l'inclination vers la Vérité et la Beauté parfaites qui existent hors du monde.

Aristote, quant à lui, comprend sous eros plutôt l'effort matériel pour repousser les limites de la nature et monter ainsi dans l'échelle de l'être.

Les qualités retenues par l'auteur de notre Hymne pour qualifier l'Amour accompli, sont forcément déjà en voie de développement plus ou moins avancé derrière les tentatives d'eros pour exercer la patience, rendre service, éviter l'envie et la vantardise, fuir la malhonnêteté , agir avec désintérêt, ne pas céder à l'irritation, ne pas soupçonner le mal ni entretenir la rancune, se réjouir de la vérité, tout excuser, espérer et endurer.

Au fil des siècles de modernité croissante, l'aspect religieux de l'eros des anciens Sages s'est transformé progressivement, sous la pression des revendications libertaires, en un courant plus neutre sous l'étiquette générale d'humanisme.

Au pire, on prône de nos jours le retour à l'érotisme primaire, vulgaire et appauvrissante caricature de l'eros, en tant qu'idéal de la civilisation hellénique que Saint Paul a côtoyée à Tarse à l'Ecole rabbinique sous la conduite de Gamaliel.

Comme antidote contre la fragilité d'eros, Paul préconise l'infaillibilité de l'Amour qui ne périra jamais, et dont la mention et la recommandation figureront dans la littérature patristique sous le terme grec d'agapé.

Cette terminologie chrétienne englobe toutes les aspirations souterraines déjà présentes et actives en eros, en invitant, toutefois, l'homme psychique à se muer en homme spirituel, car agapé est une forme d'Amour transcendante.

Dans l'optique de la préfiguration mystique de cette métamorphose de l'Âme, certains Docteurs de l'Eglise primitive ont aussi appelé agapé le rite du repas fraternel et liturgique au cours duquel était célébrée la Sainte Eucharistie, le Sacrement par excellence de l'Amour divin.

Comme dans la plupart de ses Epîtres, Paul parle, ici encore, de l'homme nouveau, spirituel ou intérieur ; celui qui change radicalement de condition, qui naît une deuxième fois.

Au fil de son argumentation en faveur de l'ascension de l'homme au standard de la perfection, Paul voue la part d'inanité des dons psychiques à disparaître ; ceux de la prophétie, des langues et même celui de la connaissance.

Pour ce faire, Paul a recours à des images classiques du symbolisme probablement usuel dans les cercles ésotériques de son entourage ; c'est-à-dire la comparaison de l'état d'immaturité et de fragilité de l'homme enfant avec celui de l'homme adulte.

L'illustration de la vision confuse et l'aveu de la connaissance limitée des choses, semblable, en fugacité et inconsistance à celles réfléchies sur la face d'un miroir, sont deux évidences déjà connues de la Sagesse antique ; axiomes que véhiculent les mythes grecs à vocation pédagogique, en particulier comme leçon centrale de l'Allégorie platonicienne de la Caverne.

Les Âmes y sont comparées, dans leur état d'union avec le corps, à des prisonniers qui seraient enchaînés dans une caverne.

Ils ont le dos tourné à un grand feu. Entre eux et cette source lumineuse, s'agitent des objets pareils à des marionnettes sur un théâtre, et dont ils aperçoivent seulement les ombres projetées devant eux sur la paroi.

Si l'on détache un de ces captifs et qu'on le force à regarder vers la lumière, l'éblouissement l'empêchera de discerner les objets dont il voyait auparavant les ombres.

Ce choc initiatique marque le début du souci de la vraie et totale connaissance par le détour du sentier rude et escarpé conduisant jusqu'à la clarté fulgurante mais apaisante du Soleil spirituel.

En termes chrétiens, nous contemplons dans la fascination de ce Soleil l'effusion oblative du Christ dans notre univers, répondant, à l'échelle de la présente dispensation, au Grand Sacrifice initial de la Divinité pour nous donner la Vie.

Paul, dans son hymne, rappelle ce Mystère, celui de l'Amour que Dieu témoigne à sa Création, en disant de lui qu'il ne périra jamais, car il est la fondation même de toutes choses ; Dieu nous ayant aimé le premier (1 Jean 4/19)

Par le raccourci de l'inscription de la Foi, de l'Espérance et de la Charité figurant au fronton du Temple mystique de l'Amour, Saint Paul concentre dans cette devise sacrée la quintessence de l'originalité et de la portée universelle de la Sagesse chrétienne.

Depuis lors, ces trois vertus capitales, en langage théologique, sont dites théologales, car, au contraire des autres , elles n'ont d'autre objet que Dieu Lui-même.


Dans la Foi, nous croyons intimement que

" Dieu est Amour et que quiconque demeure dans l'Amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui "

(1 Jean 4/16).

Dans l'Espérance, nous sommes convaincus que nous serons faits semblables à Lui, et que nous serons amenés, un jour, en Sa glorieuse Présence.

Dans la Charité, nous nous efforçons de Le servir le mieux en servant notre prochain.

Mais , la plus grande de ces trois Vertus est celle de l'Amour, car, suivant les Ecritures,

" sans Amour tout être vivant est considéré comme mort devant la Face de Dieu " (1 Jean 3/14)


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Le Carême par le RP. Dominique BRY (Homélie du 9/03/2003)


Nous avons commencé la période du Carême mercredi dernier par la célébration du " Mercredi des Cendres ", nous sommes aujourd'hui le 1er dimanche de Carême ou Quadragésime, quarante jours avant Pâques et je souhaiterais ce matin revenir sur la signification du Carême.


Le Carême est un temps pour nous préparer à anticiper la joie et la lumière de Pâques, ce prélude est une période importante pour nous Chrétiens, car il nous permet de nous recentrer sur notre foi et à travers une introspection, d'améliorer en nous l'homme de désir, cette part de nous-même qui a le désir de Dieu, de tendre vers la perfection.

Ce temps qui durera 40 jours, est très important dans notre pratique spirituelle, il va nous permettre progressivement d'avancer dans notre désert intérieur vers une nouvelle clarté.

C'est une traversée du désert symbolique qui nous est proposée en ce temps de Carême, a l'instar du peuple Hébreu qui traversa le désert pendant 40 ans vers la terre Promise, et aux 40 jours que Jésus passa dans le désert après son Baptême dans le Jourdain, où Il fut tenté par les Démons et par trois fois Il en déjoua les pièges.

Il nous est proposé à nous aussi pendant cette période de déjouer les pièges de la vie mondaine et de résister aux tentations.


Le Carême nous invite à une audace de la foi et de l'espérance, à risquer un temps de recherche, couplé d'une vraie liberté, un temps de remise en question et peut-être de doute, mais de toutes façons, un temps d'avancée spirituelle et de purification.

Notre liturgie propose, tout au long des cinq dimanches précédant la semaine Sainte, des thèmes progressifs de développement personnel.

En ce 1er dimanche l'intention qui nous est proposée est " l'examen de soi-même ", puis ensuite viendrons le contrôle de la parole, la compréhension, le réconfort spirituel et pour finir l'humilité, la vertu qui esquisse avec le plus de concision l'atmosphère de la période du Carême : l'oubli de soi, le sacrifice de soi pour notre propre glorification.


Pour profiter pleinement de ce temps imparti, nous devons mettre en œuvre ou raviver dans notre vie quelques principes élémentaires, quelques règles de vies oubliées, afin de nous améliorer .

C'est à l'aide des vertus chrétiennes que nous avons souvent tendance à négliger, que nous aurons l'occasion de nous interroger sur notre vie actuelle et de poser simultanément des actes de progrès individuel.

Les vertus, moyens de perfection, sont la manifestation dans l'homme de l'esprit de coopération avec ses frères, ce qui nécessite de l'altruisme, le contraire de l'égoïsme, de la compréhension et l'oubli de soi-même. Les vices, ou imperfections, sont la négation de cette attitude. La pratique des vertus donne à l'âme un nouveau rythme vibratoire, des énergies nouvelles et permet à ses forces de dominer le corps physique.


Pour commencer et suivant l'intention de la semaine, posons nous d'abord quelques questions :

" Que devons nous donc changer dans notre vie pour être moins égoïste ? Que pouvons-nous faire, pour réserver plus de temps à la spiritualité, à la prière, à nos proches, aux actions sociales ? Quelles doivent être nos œuvres pour être manifestées à la Lumière "

Et envisageons avec lucidité quelques réponses données par l'examen et la compréhension des vertus et de leurs corollaires les vices et les défauts :


La patience et la persévérance nous permettent de ralentir notre rythme de vie qui est le plus souvent trépident et effréné.


La patience nous incite à prendre du temps, elle évoque la capacité à supporter les difficultés parce qu'elle est habitée d'espérance.

L'Espérance est une vertu qui fait que notre volonté, appuyée sur l'action divine, se porte vers les Vérités Eternelles et non sur les apparentes réalités humaines.

C'est la Foi seule qui donne à l'Espérance son objet et le motif sur lequel elle s'appuie.

Nos imperfections à corriger sont la colère qui s'oppose à l'Espérance et l'orgueil à la Foi.

La persévérance, quand à elle, fixe les actes et la prière dans la continuité.

Elle est liée à La force, considérée ici comme un fruit de l'esprit, qui nous rend apte à poursuivre le chemin étroit dans lequel nous nous sommes engagé ; elle a pour objet la perfection d'ordre moral de la partie affective sensible chez l'homme. Le don de courage nous permet d'affronter les épreuves de la vie terrestre et c'est la paresse, le défaut qui s'oppose à la force.

La prudence s'exerce dans l'action juste, afin d'ordonner toute chose comme il convient et faire en sorte d'agir à chaque instant pour la réalisation parfaite de chaque vertu. L'avarice est l'excès de la prudence.


La tempérance se pratique en modérant nos désirs et nos passions et la sobriété dans notre alimentation. Elle nous invite à garder la mesure en toute chose, dans le domaine sexuel comme dans celui de la boisson ou de la nourriture.

La Gourmandise est le contraire de la Tempérance, elle nous mène à l'excès et est nuisible à notre perfectionnement.

Etre tempérant, c'est aussi contenir nos désirs pour aller vers une plus grande maîtrise de soi et établir de meilleures relations avec les autres en pratiquant le respect, l'écoute et la non violence.


La charité ou l'amour du prochain nous amène à pratiquer le partage, la Bienfaisance et la Miséricorde ; ainsi que la tolérance, qui représente l'exigence d'une attitude bienveillante et accueillante envers autrui. C'est l'acceptation de soi et des autres.

Cela nous conduit vers l'humilité, qui est présentée comme la mère de toutes les vertus, qui nous rappelle que nous venons de la terre, que nous sommes proches de l'humus. Cela veut dire avoir confiance, prendre l'autre en compte avant soi-même, et trouver notre juste place en laissant également prendre la place aux autres.

Donner l'hospitalité, accueillir chacun pour ce qu'il est, un frère et avoir de la gratitude en reconnaissant ce qui vient des autres.

Cela se concrétise par la pratique de l'écoute, qui est un a priori favorable sur l'autre, parce qu'il suppose que sa parole peut être bonne à entendre.

L'envie et la jalouse s'opposent à l'amour et à la Charité.


La justice est la vertu qui a pour objet de faire régner entre les êtres une harmonie de rapports, fondée sur le respect des êtres et de leurs biens propres, moraux ou physiques, spirituels ou matériels.

Pratiquer la justice, c'est accomplir nos devoirs à l'égard des tiers et faire régner l'ordre et la paix dans sa vie individuelle comme dans la vie collective.

Un Don du Saint Esprit correspond à la vertu de Justice, c'est le don de Piété qui s'obtient par la pratique du jeûne et de l'abstinence.

La luxure ou surabondance s'oppose à la vertu de justice.


Nous venons brièvement d'exposer les standards de réalisation auxquels nous serons amenés à nous conformer pour vivre en fraternité avec les autres. Ces normes divines varient selon le niveau de croissance de l'homme et évoluent selon son développement spirituel.


Le Carême est un temps de conversion et de croissance spirituelle.

Après avoir fait un examen de soi-même, c'est aussi l'occasion pour chacun de nous de tourner notre être vers Dieu, vers la lumière.

De recentrer notre vie sur le Christ, afin d'être éclairé et purifié par Lui.

L'on peut remarquer que le Carême ne se situe pas à l'automne, mais au printemps, c'est donc ce printemps spirituel, bien compris et orienté vers la lumière divine, qui fera fleurir en nous les bourgeons qui donneront de beaux et bons fruits.


Le Carême un temps de réconciliation et de pardon.


Cette attitude dont nous venons de parler et qui consiste à nous tourner vers Dieu, est liée à la découverte de l'Amour que le Seigneur n'a de cesse de proposer aux Hommes.

Cela nous amène à reconnaître la place et le rôle de chacun et à nous situer par rapport aux autres et à nous-même ; à faire la paix avec nos opposants et demander et accorder le pardon pour les fautes, les erreurs ou les inattentions que nous aurions eu vis à vis d'autrui.

Notre objectif durant cette période pourrait être de remettre en ordre notre vie et voir comment nous pourrions être plus en accord, en paix avec les autres et en harmonie avec notre environnement.

Pour bien conduire ce Carême, l'introspection est nécessaire et faire ce que l'on appelait autrefois, l'examen de conscience. Les vertus sont là pour nous guider dans notre désert intérieur.


En complément de ce que nous venons d'étudier, il y a trois actions qui nous sont traditionnellement proposées, pendant ce temps de Carême, pour progresser sur le chemin spirituel, il s'agit :

- du Jeûne ( ou abstinence)

- du Partage (ou solidarité)

- de la Prière (ou silence)

Examinons si vous le voulez bien le sens particulier de ces actions.


Le Jeûne nous fait reprendre conscience que ce qui nourrit l'homme comme homme. Ce qui nourrit l'humanité de l'homme, ce n'est pas ce qui rentre par la bouche, ce qui fait l'homme humanisé, c'est ce qui sort de sa bouche : la parole.

Il s'agit avec le jeûne de mettre une limite au rapport de violence que nous entretenons avec le monde créé : Ne pas manger de viande, comme nous le préconisons dans notre Eglise, c'est limiter la relation de mort entre l'homme et le monde animal. L'abstinence de nourriture sanguine, de la chair des animaux à sang chaud, nous rappelle notre véritable vocation qui est de vivifier et spiritualiser la terre.

De plus la pratique du jeûne nous établit dans un rapport critique avec nos besoins et avec tout ce qui nous manque. Ce renoncement nous permet d'accepter de vivre autonome, sans que quelqu'un vienne combler nos manques.

Mais le jeûne qui plait à Dieu, n'est pas seulement la domination du corps,

Il s'agit de bien comprendre le sens désintéressé du jeûne et de ne pas s'arrêter à son aspect extérieur : " lorsque vous avez jeûné et que vous vous êtes lamentés, est-ce bien pour moi ? est-ce bien pour moi que vous avez jeûné ? " dit Yahvé à Zacharie. (Zach. 7/5)

L'essentiel n'est pas de pratiquer le jeûne, mais la façon et pourquoi on le fait, le contexte est aussi important que l'acte lui-même. Jeûner sans rien changer à ses comportements extérieurs, sans améliorer sa relation aux autres est un acte égoïste inutile qui ne permet en rien d'obtenir les faveurs de Dieu.

" Vous ne jeûnez pas en ce jour de manière à faire entendre votre voix la-haut. Est-ce là le jeûne que j'aime, un jour où l'homme afflige son âme ? " (Isaïe 57,4/5)


Le jeûne bien compris, celui que Dieu aime et qui permet de s'approcher de Lui, c'est avant tout de pratiquer la justice et ses commandements.


Le Partage se conjugue avec le jeûne, car en plus du rapport avec la création se pose la question de notre rapport aux autres. Comment l'autre est-il considéré ? Comme un ennemi ou comme un frère ? Comme un adversaire, un concurrent ou un danger ?

Et derrière cela, il s'agit de savoir quelle relation, quel partage, nous avons avec Dieu.

Le Premier des commandements, il est bon de le rappeler, est : " Tu aimeras le Seigneur ton Dieu " et le second qui lui est semblable : " Tu aimeras ton prochain comme toi-même ". ( Mathieu 22 - 37/40)


La Prière ou la pratique du silence, de la méditation et du recueillement, nous sert à découvrir que les sens ne sont pas là pour disperser et éparpiller notre vie, vers ce qui séduit l'œil ou flatte l'oreille, mais pour accueillir en nous ce qui peut véritablement nourrir notre existence. D'autant que nous sommes emplis d'une présence mystérieuse et merveilleuse à la fois, que nous sommes la demeure de Dieu.

La prière éveille en nous la présence divine immanente.


L'ascèse spirituelle qui nous est proposée pendant ce temps de Carême, ne se fait pas au mépris du corps, bien au contraire.

C'est une voie de liberté et de maîtrise de soi.

Elle est une réelle prise en compte du corps pour ne pas en être esclave.

Les exercices ascétiques ne sont pas, vous l'avez compris, une finalité du Carême, mais ils en constituent des moyens.

La finalité du Carême c'est Pâques, la Grande Fête de la libération.

L'ascèse ne consiste donc pas à fuir la condition terrestre pour accéder à la réalité spirituelle, mais plutôt en une recherche de liberté et de maîtrise de soi pour accueillir Dieu qui vient nous visiter.


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