EGLISE CATHOLIQUE LIBERALE
Province de France, de Suisse Romande
et d'Afrique Francophone
INTRODUCTION
L'Église Catholique Libérale existe pour aider à accomplir dans le monde l’œuvre du Christ
C'est une organisation indépendante et autonome, ne dépendant en aucune façon du siège de Rome ou de tout autre siège ou autorité en dehors de sa propre administration.
Elle n'est ni Romaine ni Protestante. Elle s'intitule Catholique Libérale parce que son point de vue est à la fois libéral et catholique. Libérale car non dogmatique, elle laisse ses membres libres en matière de croyance. Catholique signifie universel, mais ce terme en est arrivé à représenter le point de vue et les pratiques de l'Église Historique comme étant distincts de ceux des églises plus récentes. L'Église Catholique Libérale se rattache à cette tradition historique. Son but est de combiner la forme Catholique du culte - son rituel majestueux, son profond mysticisme et le témoignage apporté à la réalité de la grâce sacramentelle - avec la plus large mesure de liberté intellectuelle et de respect pour la conscience individuelle.
L'Église Catholique Libérale est venue à l'existence à la suite d'une complète réorganisation en 1915-1916 du mouvement Vieux-Catholique en Grande-Bretagne sur une base plus libérale. L'Église dérive ses Ordres du siège du mouvement Vieux-Catholique, l'ancien siège archépiscopal d'Utrecht en Hollande. L'Église Catholique Libérale a préservé avec soin la succession de ces Ordres. Le point de vue religieux et doctrinal du Vieux-Catholicisme historique n'est pas celui de l'Église Catholique Libérale qui, en se déclarant Catholique indique ainsi la source de ses Ordres et son unité organique avec l'Église Historique.
ARRIÈRE-PLAN THEOLOGIQUE ET PHILOSOPHIQUE
L’Église Catholique Libérale tire l'inspiration centrale de son travail d'une foi intense dans le Christ
vivant, croyant que la vitalité d'une Église se développe dans la proportion où ses membres, non seulement commémorent un Christ qui vivait il y a deux mille ans, mais s'efforcent aussi de servir de véhicule au Christ Éternel, qui vit à jamais comme une puissante présence spirituelle dans le monde, guidant et soutenant Son peuple. Elle accepte la promesse du Christ lorsqu'Il était sur la terre : "Et voici, Je suis avec vous tous les jours jusqu'à la consommation des âges" (Mat. XXVIII ; 20), ou encore : ''là où deux ou trois sont rassemblés en Mon Nom, Je suis au milieu d'eux." (Mat. XVIII; 20). Elle considère que cette promesse rend valide tout culte chrétien quelle qu'en soit la forme, pourvu qu'il soit sincère et vrai.
Mais elle considère de plus que, tandis que la promesse de la présence demeure effective pour les croyants en tant qu'individus, Notre Seigneur a également institué certains rites ou sacrements (appelés mystères dans l'Église Orientale), pour aider davantage Son peuple et pour qu'ils soient transmis dans Son Église pour être des canaux particuliers de Sa puissance et de Sa bénédiction. Par ces "moyens de grâce", Il est toujours présent dans son Église, donnant à Son peuple le merveilleux privilège d'une association et d'une communion avec Lui, le guidant et le protégeant en toutes circonstances, du berceau jusqu’à la tombe.
L’Église Catholique Libérale reconnaît sept sacrements fondamentaux :
Baptême, Confirmation, Sainte Eucharistie, Absolution, Sainte Onction, Saint Mariage, Saints Ordres.
Pour assurer les fidèles de leur efficacité, elle conserve avec le plus grand soin l’administration de tous les rites sacramentaux et préserve une succession apostolique qui est reconnue pour valide parmi les Églises de la Chrétienté qui maintiennent la Succession Apostolique des Ordres comme un principe de leur foi.
Outre la perpétuation de ces rites sacramentaux, les successeurs immédiats du Christ ont transmis un corps de doctrine et certains principes de morale. Une grande partie des enseignements originaux du Christ a sans aucun doute été perdue ; certains ont été obscurcis par ce que les âges y ont ajouté. Mais ce qui en demeure est un héritage sans prix qu' il convient de garder soigneusement avec amour et respect.
LES ÉCRITURES
L'Église Catholique Libérale enseigne que les Écritures ne sont pas verbalement ou uniformément inspirées, mais seulement dans un sens général. Elle considère qu'elles contiennent beaucoup de choses qui sont divinement inspirées ; et aussi qu'à des choses littéralement vraies, en sont mêlées d'autres qui peuvent être, comme Origène l'enseigna, comprises allégoriquement et spirituellement.
Elle reconnaît que les livres de l'Ancien Testament sont d'une valeur inégale.
Elle suggérerait qu'il y a aussi des preuves de l'existence d'une très haute inspiration dans d’autres Écritures que les Écritures Chrétiennes. Certainement, la connaissance de la psychologie et des religions de l'Orient, qui devient de plus en plus accessibles, a projeté un flot de lumière sur l'interprétation de la doctrine chrétienne.
LIBERTÉ DE PENSÉE
La qualité de membre de la plupart des Églises Chrétiennes dépend de l'acceptation d'une croyance commune. Il y a souvent une grande différence entre les croyances réelles des personnes réfléchies et la profession officielle qui est attendue d'elles. Cette inconséquence conduit à l'incroyance inavouée ou à un manque de sincérité qui tend à s'opposer au libre exercice de l'intelligence.
L'Église Catholique Libérale laisse à ses membres la liberté d'interprétation des Credo, des Écritures et de la Tradition, de sa Liturgie ainsi que de son Abrégé de Doctrine.
Elle demande seulement que les différences d'interprétation soient exprimées courtoisement.
Elle adopte cette attitude non par suite d'une indifférence quelconque à l’égard de la vérité, mais parce qu'elle soutient que la croyance devrait être le résultat de l'étude individuelle ou de l'intuition.
Une vérité ou une révélation ne sont telles, pour un homme, qu'une fois qu'il s'en est rendu compte par lui-même. Au fur et à mesure de sa croissance spirituelle, l'homme verra augmenter sa perception de la vérité. Ni l'assentiment venu des lèvres, ni l'accord superficiel de l’intellect, ne peuvent remplacer cette croissance.
Le Christ voulait certainement que Sa religion soit une religion d'amour et de liberté qui aiderait Son peuple à ses différents stades sur le sentier du développement spirituel. Il n'a pas voulu dicter au Nom de la Divinité, des formules dont l'acceptation littérale serait la condition du salut.
Être incapable de comprendre une vérité, n'a pour conséquence que de nous faire perdre le secours que la connaissance de cette vérité aurait apporté.
L'Église Catholique Libérale considère qu'elle agit donc en accord avec l'esprit de Son Maître en accueillant avec joie dans ses rangs ceux qui sont à la recherche de la vérité. Tout en présentant à ses membres certains exposés doctrinaux, elle n'exige d'eux l'acceptation d'aucune profession de foi dogmatique.
Comme base de travail communautaire, elle ne demande pas à ses membres la profession d'une croyance commune, mais qu'ils veuillent bien participer ensemble au culte, au moyen d'un rituel commun.
Le but de l'Église est d'aider ses membres à découvrir la vérité en eux-mêmes, en leur donnant des occasions de croissance spirituelle, et en leur expliquant l'antique science du développement des potentialités divines qui sont dans chaque homme.
Elle demande a ses membres la sincérité, la pureté d'intention, la tolérance, la largeur d'esprit, la courtoisie d'expression, l'ardeur au travail et une constante poursuite des idéaux les plus élevés.
RELATIONS AVEC LES AUTRES ÉGLISES
L'Église Catholique Libérale n'est pas une nouvelle communion religieuse elle est une partie constituante de la Sainte Église, Une, Catholique et Apostolique.
Cette Église Historique est véritablement Une, malgré ses nombreuses divisions extérieures, tant en Orient qu'en Occident, parce que c'est la Vie Une du Christ qui l'anime et la soutient au moyen des sacrements qu'Il a institués.
L'Église Catholique Libérale a préservé ces sacrements dans leur intégrité et leur plénitude, et croit que sa doctrine est en accord avec les enseignements du Christ et exempte des altérations des âges ultérieurs. Cependant elle considère l'Église Universelle du Christ comme constituée de "tous ceux qui font profession de Christianisme et s'intitulent Chrétiens" (Livre Commun de Prières Anglican).
Toutes les Églises, qu'elles soient "historiques" ou "nouvelles", reçoivent Sa bénédiction en proportion de la sincérité de leurs membres, et dans la mesure où elles ont conservé les canaux sacramentels de Sa grâce et reflètent ce que le Christ voulait que l'Église soit.
L'Église Catholique Libérale cherche à travailler en amitié avec les autres dénominations chrétiennes.
Elle ne souhaite pas faire de prosélytisme parmi les adhérents des autres Églises, et pour gage de sa sincérité, elle les accueille tous, à une participation complète et régulière à ses services, sans attendre d'eux qu'ils quittent leurs Églises d’origine.
Elle s’adresse principalement a tous ceux qui ne sont membres d'aucune Église ou communauté religieuse. Elle est à tout moment prête à établir des relations d'intercommunion entre elle et les autres Églises, sur les bases les plus amicales possibles, pour autant que cela concerne les principes sur lesquels les deux parties sont d'accord. Par exemple, elle serait loin de contester aux Églises Non-Episcopaliennes le ministère charismatique ou le ministère prophétique de la prédication et de l'inspiration, tandis qu'en même temps, elle ne leur reconnaîtrait pas la prêtrise catholique, dont elles-mêmes ne se réclament pas. En conséquence, là où les deux parties seraient d'accord, elle permettrait à son clergé des échanges de chaires avec des ministres des Églises Non-Episcopaliennes, mais n'inviterait pas ceux-ci à officier à ses autels.
LE CLERGÉ
Le clergé de l'Église Catholique Libérale ne cherche pas à avoir de domination spirituelle ou temporelle sur ceux qui adhèrent à son rite.
En commun avec celui des autres Églises, il a reçu du Christ la mission d'enseigner (Mat XXVIII ; 18-20), mais ne prétend pas avoir de l'autorité sur les consciences individuelles ; l'accent mis sur sa fonction étant de le considérer comme composé de ministres des divins sacrements et d'intendants des Mystères de Dieu, et prêt à se mettre à la disposition, dans toute mesure raisonnable, de ceux qui pourraient demander son aide.
L’Église Catholique Libérale ne prescrit, ni ne proscrit le mariage de son clergé.
Elle s'attend naturellement à ce que son clergé, aussi bien que tous ses membres, respectent la sainteté des vœux du mariage et fasse montre, dans sa conduite, de ses responsabilités vis-à-vis des autres fidèles.
Le clergé de l'Église Catholique Libérale n'est pas rétribué et a généralement des occupations séculières, tout en se dévouant dans son temps libre au service de l'Église.
MORALE
L’Église Catholique Libérale insiste beaucoup sur la valeur de l'aspect communautaire de la vie et du culte chrétiens. Essentiellement, le Christianisme, comme système de morale, de philosophie et de dévotion, permet à l'homme d'exprimer plus complètement l'amour du Christ. Dans la puissance de cet amour, l'homme peut résoudre les nombreuses difficultés qui barrent la route à la fraternité humaine, cette fraternité qui est la pierre angulaire de toute vie véritablement religieuse.
Sans elle, il n'est pas de système d'organisation sociale qui puisse fonctionner convenablement.
Les responsabilités morales de l'homme comprennent, la tolérance, l'amour et la fraternité. Elles doivent, à cause de l'unité inhérente de toute vie, s'étendre, par-delà les nations et les races, à tous les êtres, nos frères de toute religion ou n'ayant pas de religion, et à ceux mêmes qui nient l'existence de Dieu.
De plus, l'Église Catholique Libérale croit que l'homme a des devoirs moraux envers tous les règnes de la Nature, en lesquels s'exerce la poussée de la Vie Créatrice de Dieu. Comme des frères aînés, les hommes devraient considérer comme une responsabilité sacrée de protéger et de soigner les plantes et les animaux de la création.
Le véritable disciple du Christ se distingue par son pouvoir d'aimer et de se sentir solidaire, plutôt que par ses croyances.
Par l'exemple vivant de la vraie fraternité, tous devraient être conduits au moment voulu par Dieu plus près de Lui.
L'Église Catholique Libérale ne refuse pas de marier des personnes divorcées.
MYSTICISME ET EXPÉRIENCE EXTRA SENSORIELLE
L'Église Catholique Libérale comprend dans les limites de ses enseignements tout ce qui est bien et vrai dans le domaine, qui va s'élargissant, des connaissances scientifiques.
Elle fait bon accueil aux études nouvelles sur la psyché humaine, comprenant la psychologie, les perceptions extra sensorielles et les recherches psychiques.
Elle mettrait toutefois sérieusement en question la validité et la valeur de sectes ou de cultes exclusivement basés sur ces études.
L'Église Catholique Libérale croit que les rites anciens de l’administration des sacrements sont basés sur la sagesse du Christ, et par là, doivent s'accorder à un ordre divin et nécessairement scientifique. Bien qu'on n'ait jusqu'ici très peu fait pour analyser d'une façon raisonnable, la nature des changements intervenus dans la psyché de l’homme qui a reçu l’influence de ces rites, il y a des développements encourageants dans ce domaine.
"Là où il n'y a pas de vision, les peuples périssent" (Prov. XXIX ; 18). Dans les premiers temps de toute religion, il y a des hommes possédant la vision qui, expérimentant de première main la prise de conscience de la vérité spirituelle, sont capables de parler avec la seule autorité de valeur autre que celle de la révélation : celle de la connaissance. De telles vérités peuvent à tout moment être découvertes ou re-vérifiées par ceux qui sont spirituellement développés.
Lorsqu'une Église cesse de produire des hommes capables de connaissance, ses enseignements deviennent étroits et durs, sa théologie devient légaliste et mécanique, et son clergé, manquant de l'illumination intérieure, cherche à imposer sa volonté par l'autorité et à persécuter ceux qui y résistent.
L'Église Catholique Libérale tend à être une Église Gnostique, non dans le sens de reproduire certaines extravagances de l'Église Primitive, mais dans le sens d'aider ses membres à atteindre pour eux-mêmes cette certitude de connaissance, qui est la vraie Gnose, au sujet de laquelle Saint Clément d'Alexandrie a écrit : L'ancien sentier de perfection, d'illumination et d'union, qui dans les temps anciens conduisait les Candidats à cette certitude, est toujours ouvert à ceux qui désirent le fouler. Ceux qui le foulent peuvent toujours espérer atteindre l'état de disciple, cette communion directe avec le Maître, qui devrait être le but de tout chrétien. La voie de la croix est le développement de l'Esprit du Christ dans l'homme, et a cette fin, les sacrements de la Sainte Église du Christ sont à notre portée.
L'Église Catholique Libérale est une Église Chrétienne vivante, progressiste, dans le sens qu'elle soutient que les formes religieuses devraient aller de pair avec le développement et l'illumination des hommes, et historique en ce qu'elle affirme que l'Église a transmis un précieux héritage venu du Christ Lui-Même
ADMISSION A LA COMMUNION
L'Église Catholique Libérale accueille à ses autels tous ceux qui s'en approchent sincèrement et avec respect.
Elle considère l'Église Chrétienne comme une grande fraternité de tous ceux qui se tournent vers le Christ comme vers Celui qui inspire leur vie spirituelle, leur Maître et leur Ami.
Elle offre la Sacrement Béni de Son Amour à tous les membres de cette fraternité qui le désirent avec révérence.
Les candidats à l'admission dans l'Église Catholique Libérale, le sont par le Baptême, ou, (si ce sacrement a déjà été administré selon les règles établies), par la Confirmation.
Si le candidat a reçu le baptême et la Confirmation sous une forme complète, on se sert alors d'une simple formule d'admission dans laquelle on invoque une bénédiction sur les aspirations religieuses du candidat.
Lorsque des candidats qui désirent se joindre à l'Église Catholique Libérale ont reçu ces sacrements sous une forme moins complète, ils les recevront "conditionnellement".
LITURGIE
L'Église Catholique Libérale se sert d'une liturgie révisée, rédigée dans la langue nationale, où les traits essentiels des formes sacramentelles ont été préservées avec un soin scrupuleux, mais où la note dominante est celle d'une aspiration joyeuse et dévotionnelle.
On s'est efforcé de ne mettre aucun sentiment sur les lèvres du prêtre ou de la congrégation qu'ils ne puissent honnêtement penser avec sincérité ou qu'on ne puisse raisonnablement s'attendre à voir mettre en pratique.
La crainte de Dieu et de son courroux, les imprécations contre les "païens", l'attitude de crainte servile et abjecte, d'abaissement, les appels souvent répétés à la pitié, les tentatives naïves de marchandage avec Dieu, ainsi que la hantise de la crainte d'un enfer éternel, toutes ces choses, ont été éliminées du rituel, comme étant en contradiction avec la notion d'un Père aimant, aussi bien qu'avec celle de l'homme qu'Il a créé à Son image.
Tandis que les vérités essentielles de la Religion ne peuvent changer, la présentation et l'expression de ces vérités peuvent changer à mesure que la race progresse vers une plus grande illumination spirituelle. L'expression des aspirations et des formes de prières de demande adaptées à des communautés agricoles d'Asie Mineure, aux premiers siècles de l'Ère Chrétienne, ne peuvent en aucun cas convenir pour exprimer de nos jours des sentiments de dévotion. On peut dire la même chose des formes médiévales.
L'acte central du culte chrétien est la Sainte Communion ou Messe, appelée Sainte Eucharistie par les Catholiques Libéraux, pour insister sur le sentiment de gratitude avec lequel on devrait s'en approcher. Dans ce sacrement béni, Jésus-Christ est présent d'une façon spirituelle sous la forme du pain et du vin.
L'Église Catholique Libérale affirme que la Sainte Eucharistie, loin d'être surtout une commémoration de la vie, la mort et la résurrection du Christ, est le don suprême de Lui-Même qu'Il fait à son Église.
La Sainte Eucharistie est essentiellement un acte collectif par lequel tous ceux qui y prennent part, l’humanité tout entière et toute la création sont en vérité bénis.
CONFESSION
La confession auriculaire est optionnelle et n'est pas requise comme préliminaire à la réception de la Sainte Communion. Sa pratique fréquente et systématique n'est pas encouragée, comme tendant à diminuer la vraie valeur du sacrement dans la vie spirituelle de l'individu.
Croyant, néanmoins que la grâce de l'Absolution est l'un des dons du Christ à Son peuple, (Jean XX ; 23), l'Église Catholique Libérale offre cette aide à ceux qui la désirent, que ce soit par la confession auriculaire ou dans un service public.
Absoudre signifie "délier". En accord avec cette signification, l'Église Catholique Libérale ne considère pas l'Absolution comme débarrassant à jamais l'homme du péché ou le libérant des conséquences de ses mauvaises actions.
L'Absolution devrait conduire à une restauration du cœur de l’homme, de cette harmonie de la nature qui avait été troublée par ses mauvaises actions, l’homme étant de nouveau mis en relation avec le pouvoir divin qui s'écoule à travers lui et dont il devrait être l'expression véritable.
GUÉRISON
L'Église Catholique Libérale apporte une attention particulière au ministère de la guérison.
Bien que le phénomène de la guérison semble avoir été fréquent aux temps Apostoliques, nous ne pourrions affirmer avec certitude que le pouvoir de guérir soit conféré à l'ordination ou que le don de guérison soit autre chose qu'un pouvoir charismatique. Mais dans le souffle revivifiant du Saint Esprit, la grâce de l'Absolution et dans le Sacrement de l’Onction et dans l’Eucharistie, l'Église possède des moyens de grâce pour "vitaliser", d' une façon appréciable, les méthodes ordinaires de guérison.
La guérison et la fonction sacerdotale peuvent être considérées comme complémentaires ; on reconnaît de plus en plus que les maladies du corps sont, dans de nombreux cas, l'aboutissement de maladies du psychisme, et pouvant être mieux guéries si l'âme est en paix
L' Église Catholique Libérale s'efforce de restaurer ce ministère de la guérison et de le mettre a sa vraie place dans l'économie de la vie.
Le Sacrement de l'Onction est à cette fin, administré de trois façons différentes : comme un service public de guérison spirituelle, comme une onction donnée en privé aux malades et comme "Extrême Onction'' pour ceux qui sont en danger imminent de mourir, alors qu'il peut être considéré particulièrement comme une guérison de l'âme.
Bien que la restauration de la santé physique puisse se produire, le but de la guérison spirituelle est toujours dirigé davantage vers la source réelle de la maladie, souvent un désordre insoupçonné du psychisme, et une séparation d'avec la source de la grâce.
LES ARTS
La véritable expression artistique est une activité créatrice du Saint Esprit, et par là, un puissant facteur de l'élévation morale et spirituelle de l’homme.
L'Église Catholique Libérale s'efforce de faire reconnaître dans la pratique cette vérité que l’entraînement et le raffinement des émotions ainsi que de la perception intuitive au moyen de l'influence de l'art sont aussi nécessaires que le développement de l'intellect par la science et la philosophie.
Aimer la Beauté s'est aimer une manifestation du Divin. Lorsque les gens sont beaux intérieurement, ils exprimeront nécessairement leur divinité innée. Le pouvoir de l’art de cultiver cette beauté intérieure ne devrait pas être sous-estimé.
L'expression de la beauté en des actes de dévotion a beaucoup de valeur en notre temps de technologie et d'utilitarisme. Bien des gens ont une faible expérience de l'influence créatrice de l'art dans leur vie quotidienne.
Le rythme du cérémonial, la couleur et la forme des vêtements, le pouvoir d'élévation de la musique, les lignes architecturales pures des édifices et la simple beauté de leurs aménagements font tous idéalement partie du travail liturgique de l'Église.
La messe chantée est conçue comme devant être le principal service de l'Église, avec l'usage d'une musique qui permet une participation complète de la congrégation. De même les autres services encouragent aussi le culte collectif de louanges.
L'Église Catholique Libérale reconnaît que par l'influence de cet appoint, même si celui-ci n'est pas essentiel, la conscience de l'homme s'élargit à la rencontre des harmonies divines, et qu'il répond de façon croissante, bien qu'encore imparfaitement, à la réalité de la beauté.
L art a été parfois appelé le serviteur de la religion, mais en réalité, il fait intégralement partie du culte.
POLITIQUE
L'Église Catholique Libérale, en tant qu'organisation, ne prend pas part au travail social ou politique.
Elle a plutôt le sentiment qu'elle devrait devenir une force à l'arrière-plan du progrès politique et social en inspirant à ses membres l'amour de l'humanité et le désir de servir leurs frères, tout en les laissant libres de choisir leurs propres méthodes et les objectifs qui leur conviennent.
FINANCES
Les activités de l'Église Catholique Libérale dépendent entièrement des contributions volontaires provenant des laïcs comme du clergé. Aucun émolument ou profit personnel n'est accordé au clergé.
En fait, le plus souvent, le clergé participe de son plein gré à des dépenses considérables, et la plupart gagnent leur vie grâce à des occupations séculières.
Aucune contribution ne peut être demandée pour l'administration d'un sacrement ou pour un travail de nature spirituelle.
L'Église Catholique Libérale considère les Écritures, les Credo et les traditions de l'Église comme des moyens par lesquels les enseignements du Christ ont été transmis a ceux qui l'ont suivi.
Elle ne les investit pas de l'idée d'une infaillibilité littérale non plus que leur contenu, et ne voit pas, étant donné leur carrière historique, comment une autre Église peut logiquement le faire.
Elle en déduit certains principes de croyance et de conduite qu'elle considère comme fondamentaux, vrais et suffisants (bien que non exhaustifs) pour servir de base à une compréhension et à une conduite juste.
En constituant ce corps de doctrine et de morale, l’Église Catholique Libérale assume une position qui, à un certain égard, est distinctive parmi les Églises de la Chrétienté. L’Église Chrétienne a toujours contenu en son sein diverses écoles de pensée. Les Scolastiques du Moyen-Age qui systématisèrent la théologie dans l'Église d'Occident, suivirent la méthode d'Aristote, mais les plus anciens des Pères de l'Église étaient de tendance philosophique Platonicienne, et l'Église Catholique Libérale, tout en ne mésestimant pas la clarté et la précision des systèmes scolastiques, a beaucoup en commun avec les écoles Platonicienne et Néoplatonicienne de la tradition chrétienne. Elle soutient qu'une théologie ne peut se justifier et avoir une valeur permanente que pour autant qu’elle supporte un réexamen constant à la lumière des progrès des connaissances humaines et de l’éveil de la spiritualité individuelle ; une telle théologie présente le caractère d'une théosophie. La Théosophie (mot grec qui signifie sagesse divine) diffère d une théologie en ce sens qu’elle insiste sur l’importance de chaque quête individuelle, pour une compréhension spirituelle basée sur l’expérience personnelle (gnosis ou sophia) comme étant opposée à l’imposition dogmatique d’une interprétation particulière des Écritures, qui puisse être limitée par la connaissance que l’homme a du monde à une période historique quelconque.
Tandis que certains enseignements les plus élevés demeurent du domaine de la Révélation parce qu’ils sont au-delà de notre compréhension et de notre atteinte, d'autres, moins éloignés de nous, sont susceptibles de vérifications et même de développement, de la part de ceux qui ont développé en eux-mêmes la vision spirituelle nécessaire.
L'homme étant divin dans son essence, peut finalement connaître la Divinité dont il partage la vie, et, développant graduellement par le processus de vies successives vécues sur cette terre les pouvoirs divins qui sont latents en lui, peut s 'élever à la connaissance et la maîtrise de l'Univers qui tout entier est l'expression de la Vie Divine.
Cette méthode d'approche est identique à l'ancienne Brahmavidya des Upanichads Hindoues ou au Dhyana des Bouddhistes (le Ch'an des chinois, le Zen des Japonais). Elle trouve une complète justification dans les Écritures. Le terme Théosophie est constamment apparu dans la pensée religieuse de l'Orient comme de l'Occident, caractérisant non seulement le mysticisme, mais aussi une philosophie éclectique que l'on peut trouver dans toute religion.
L'Église Catholique Libérale reconnaît en Dieu un aspect Paternel aussi bien que Maternel, qui produit et nourrit toute vie créée : Dieu créa l’homme à Son image ; à l’image de Dieu il le crée, masculin et féminin Il les créa. (Genèse I ; 27)
Cet aspect Maternel est représenté par Sainte Marie, Notre Dame, dont le tendre soin pour toutes les femmes et les enfants et pour tout ce qui souffre, est le complément du divin Ministère de Notre Seigneur Christ. Il se manifeste sur terre dans notre reconnaissance de la sainteté de la vie, et sert d'exemple au sacrifice et à l'amour de la maternité humaine, qui appelle notre plus profonde révérence et notre respect.
L'Église Catholique Libérale croit qu'il existe un corps de doctrine et d'expérience mystique commun à toutes les grandes religions de ce monde, et qui ne peut être réclamé par aucune comme sa propriété exclusive.
Se mouvant dans l'orbite du Christianisme, et se considérant d'une façon distinctive comme une Église Chrétienne, elle soutient néanmoins que les autres grandes religions de ce monde sont divinement inspirées, et que toutes procèdent d'une source commune, bien que les diverses religions présentent des aspects différents de ces enseignements ; certains d'entre eux peuvent même cesser temporairement d'être reconnus. De tels enseignements s'appuient sur leur valeur intrinsèque. Ils constituent cette ''Vraie Foi Catholique'', qui est catholique parce qu'elle est l'affirmation de principes universels de la nature. Saint Augustin écrivait : "La même chose que nous appelons maintenant la religion Chrétienne, existait parmi les anciens, et n'a jamais fait défaut depuis les origines de la race humaine, jusqu'à la venue du Christ dans la chair, moment à partir duquel la vraie religion, qui existait déjà a commencée à s'appeler Chrétienne". (Rétractact. I ; III ; 3).
Et les mêmes principes furent invoqués dans la déclaration bien connue de St Vincent de Lérins : "Id teneamus quod ibique, quod semper, quod omnibus creditum est : hoc etenim vere proprieque catholicum". (Nous considérons que ce qui partout, toujours et par tous a été cru comme véritablement et justement catholique". (Commonitorium Ch. II ; 4).
C'est pourquoi l'Église Catholique Libérale ne cherche pas à convertir les fidèles d'une religion dans une autre.
PRINCIPES
Déclaration de Principes