EGLISE CATHOLIQUE LIBERALE
Province de France, de Suisse Romande
et d'Afrique Francophone
Épître
L'Épître de ce jour est tirée du 1 er Chapitre de l'Épître de St Paul aux Colossiens, à partir du Verset 9 :
Nous ne cessons de prier pour vous et de demander à Dieu que vous soyez remplis de la reconnaissance de Sa volonté, avec toute la sagesse et l'intelligence spirituelles. Afin que vous vous conduisiez d'une manière digne du Seigneur pour lui plaire en toutes choses, produisant toutes espèces de bonne oeuvres, croissant dans la connaissance de Dieu, et étant fortifiés à tous égards par Sa glorieuse puissance pour tout supporter avec patience, douceur et joie. Rendant grâces au Père, Qui nous a rendus capables de participer à l'héritage des Saints, dans la Lumière, Qui nous a délivrés de la puissance des ténèbres et Qui nous a fait passer dans le Royaume de Son Fils Bien-Aimé, qui est l'Image du Dieu invisible, le Premier-Né de toute la création. Car, c'est en Lui qu'ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, que ce soient les Trônes, les Dominations, les Principautés ou les Puissances. Tout a été créé par Lui et pour Lui. Il est avant toutes choses et toutes choses subsistent en Lui. Et c'est Lui Qui est la tête du corps, le Chef de l'Église ; Il est le commencement, le Premier-Né d'entre les Morts, afin qu'Il tienne le premier rang en toutes choses.
Ici finit l'Épître de ce jour.
Évangile
X L'Évangile de ce jour est tiré du VII ème Chapitre de l'Évangile selon St Luc, à partir du Verset 2 :
Un centurion avait un serviteur qui lui était fort cher, et qui était malade et près de mourir. Ayant entendu parler de Jésus, il envoya vers Lui quelques anciens d'entre les Juifs pour le prier de venir guérir son serviteur. Ceux-ci donc, étant arrivés près de Jésus, le prièrent avec une grande insistance, en disant : "Il mérite que vous fassiez cela pour lui, car il aime notre nation, et c'est lui qui nous a fait bâtir la synagogue". Alors, Jésus s'en alla avec eux. Il n'était pas bien loin de la maison, lorsque le centurion lui envoya quelques-uns de ses amis pour lui dire : "Seigneur, ne prenez pas tant de peine, car je ne suis pas digne que vous entriez dans ma maison. Aussi ne me suis-je pas même trouvé digne de venir auprès de vous ; mais dites seulement une parole et mon serviteur sera guéri. Car moi-même, qui suis soumis à des supérieurs, j'ai des soldats sous mes ordres ; et je dis à l'un : "Va !", et il va ; et à un autre : "Viens !", et il vient ; et à mon serviteur : "Fais cela !", et il le fait". Jésus ayant entendu ceci, admira cet homme, et, se tournant vers la foule qui Le suivait, il dit : "En vérité, Je vous le dis, en Israël même, je n'ai pas trouvé une si grande Foi". Et les envoyés, de retour à la maison, trouvèrent le serviteur guéri.
Ici finit l'Évangile de ce jour.
Collecte
Ô Seigneur Christ, nous Te remercions de ce qu'il T'ait plu de nous attirer en cette merveilleuse communion avec Toi, par le corps mystique de Ton Église. Puissent, tous ceux qui s'intitulent Chrétiens, croître dans la plénitude de Ton amour et maintenir la Foi dans l'unité de l'Esprit, dans les liens de la paix et la sainteté de la vie, ô Toi, grand Roi d'Amour, à qui soient louanges et adoration de la part des Anges et des hommes.
R. : Amen.
L'homélie de la semaine : par Mgr Francis Vinkler
Nous sommes aujourd'hui le dimanche dans l'octave de l'Épiphanie. En concluant le cycle de Noël, cette fête en résume les principaux aspects.
L'Épisode des rois mages cité dans l'Évangile de ce jour, nous fait penser au symbolisme de la crèche qui est déposée traditionnellement sous le sapin, durant la période de Noël. Cette crèche n'est pas une simple reconstitution historique ayant une fonction commémorative ; elle est une dramatisation et une mise en scène extérieure de tout un processus de développement intérieur.
Noël correspond à l'éveil et au développement d'une conscience nouvelle animée par l'amour. A ce titre, la crèche représente l'une des clés de réalisation où sont précisées les dispositions intérieures essentielles à l'apparition de l'homme nouveau.
Chacun des personnages traditionnels symbolise l'une des grandes forces psychiques qui animent la conscience humaine dans son processus d'évolution : ils illustrent les grands enjeux de la période de Noël qui s'expriment à travers l'unification des contraires. C'est la raison pour laquelle nous retrouvons, autour de Jésus, plusieurs couples personnifiant la réconciliation des opposés : Marie et Joseph, le boeuf et l'âne, les bergers et les rois mages.
Examinons ensemble ce que représentent ces couples :
1- Marie et Joseph
Marie et Joseph représentent deux dimensions opposées et complémentaires en nous : la dimension fémine et la dimension masculine.
• Marie
Marie symbolise la dimension féminine présente en chaque être humain. Elle évoque donc les dimensions de l'être associées à l'intériorisation et aux qualités de réceptivité, de sensibilité et d'ouverture aux réalités intérieures. Elle est intimement liée à l'intuition et représente la voie du coeur (« Marie méditait tout en son coeur » nous révèlent les Évangiles)
C'est par l'exercice de cette sensibilité intuitive que nous pouvons accéder à d'autres réalités et percevoir l'existence de notre dimension intérieure, spirituelle.
• Joseph
Joseph représente la dimension masculine présente en chaque être humain. Or, cette dimension masculine est davantage associée à l'extériorisation et aux qualités mentales du raisonnement et de la logique.
Joseph et Mairie illustrent les rapports existant entre le féminin et le masculin dans la naissance de l'homme nouveau. Ainsi, l'intention manifestée par Joseph de répudier Marie suite à une conception à laquelle il n'a même pas participé et qu'il ne comprend pas, correspond bien à la réaction de notre dimension masculine qui veut toujours tout maîtriser, tout contrôler.
Nous découvrons que la conscience nouvelle ne pourra naître en nous que dans la mesure où nous développerons notre nature féminine, c'est-à-dire une attitude d'ouverture et d'accueil. Car, seule notre dimension féminine recevra la fécondation divine.
Notre dimension masculine aura certes tendence à se révolter dans un premier temps, en constatant qu'elle n'intervient pas dans cette naissance. Cependant, la conception virginale de Marie ne signifie pas que Joseph est rejeté. En effet, dans sa fonction masculine, Joseph doit permettra à l'homme nouveau de trouver sa place dans le monde (c'est ce que symbolise le fait que Jésus va apprendre le métier de son père). Ainsi, la dimension masculine, éclairée par l'esprit (l'ange qui révèle à Joseph l'intervention du Saint-Esprit dans la conception de Marie), aura cessé de répudier la dimension féminine, la dimension du coeur, pour se mettre à son service.
2- L'âne et le boeuf
• L'âne
L'âne est associé à la dimension mentale présente en chaque être humain.
Dans les anciennes traditions du Moyen-Orient, l'âne mâle avait une très mauvaise réputation, notamment lorsqu'il était roux. Il représentait le mental qui s'était détrouné des valeurs de l'esprit pour se laisser séduire par les attraits du monde matériel (le roux est la couleur de la terre, de la matière). L'âne symbolise donc des défauts intellectuels tels que l'ignorance, la paresse mentale, la stupidité, l'incompétence ou l'entêtement. C'est ainsi qu'autrefois, à l'école, le maître avait l'habitude de placer des oreilles d'âne sur la tête des « mauvais » élèves. Cette pratique est très ancienne puisqu'elle provient de la légende grecque selon laquelle Apollon changea les oreilles du roi Midas en oreilles d'âne parce qu'il avait préféré les sons profanes de la flute de Pan à la musique sacrée du Temple de Delphe. Cette préférence révélait en effet la sottise de celui qui recherche les plaisirs matériels au détriment des valeurs véritables qui sont celles de l'esprit.
A l'inverse, le rôle de l'ânesse est nettement bénéfique. Elle symbolise en effet la connaissance révélée et, donc, la Tradition. L 'ânesse représente également l'humilité, la pauvreté, la patience et le courage. Elle est généralement présentée avec faveur dans la Bible : ainsi, Joseph, par exemple, emmène Marie et Jésus à dos d'ânesse en Égypte pour fuir les persécutions d'Érode, et, avant sa Passion, le Christ fait son entrée triomphante à Jérusalem sur une ânesse.
• Le boeuf
Le boeuf symbolise généralement la bonté, le calme et la force paisible. Dans la Chine ancienne, le boeuf était un emblème typiquement « Yin », c'est-à-dire un symbole féminin. Le boeuf est de la même famille que le taureau et, en astrologie, la planète Vénus (qui représente l'affectivité) a son domicile dans le signe du Taureau. D'autre part, la Lune (qui représente la sensibilité et la sensorialité) est en exaltation dans ce même signe.
L'âne et le boeuf représentent donc également deux aspects opposés et complémentaires en nous : la dimension mentale, intellectuelle et la dimension sensitive, affective. Deux dimensions qui doivent apprendre à vivre en collaboration et en harmonie.
3- Les bergers et les rois mages
• Les bergers
Les bergers ont été les premiers à venir adorer le Messie. Ils étaient aux champs lorsque des anges leur apparurent pour leur annoncer la naissance du Christ. Les bergers représentent les mystiques qui sont réceptifs aux réalités intérieures et qui perçoivent les choses avec les yeux du coeur. Ce sont des contemplatifs qui ont l'habitude d'observer leurs troupeaux mais également toute la création. Ils sont dans une disposition plus particulière d'écoute et d'ouverture. Le fait que les bergers furent les premiers signifie que c'est d'abord la voie du coeur qui reçoit l'appel et qui reconnaît la suprématie de l'amour.
• Les rois mages
Les Rois mages représentent l'approche opposée et complémentaire à celle évoquée par les bergers. Ils symbolisent la voie des êtres d'action et la voie intellectuelle. En effet, un roi est un gouvernant qui doit gérer et organiser un pays tout entier ; Il est donc principalement polarisé sur le mode de l'activité et de l'émissivité.
Notons encore que les rois dont il est question ici sont également des mages, c'est-à-dire des hommes qui possèdent une connaissance pratique qui porte essentiellement sur les énergies et les différentes lois qui régissent la matière. Ainsi , c'est grâce à de savants calculs basés sur les prophéties et la science de l'astrologie que les Rois mages ont été guidés vers Jésus.
La mangeoire
Dans la crèche, l'enfant Jésus est couché dans une mangeoire. Nous avons dans cette image l'une des grandes clés du christianisme. Jésus qui s'offre au monde dans une mangeoire présente un symbolisme proche de celui de l'hostie qui nous est offerte au moment de la communion.
Ainsi, si la Chute est survenue à la suite d'un repas (celui de la pomme consommée par Adam et Ève), le processus de la Rédemption a également été instauré au cours d'un repas (celui du pain et du vin offert par le Christ au moment de la dernière Cène ).
Tout le drame de la Chute est résumé dans l'acte de prendre pour soi, de s'approprier le fruit de l'arbre qui était au centre du jardin d'Éden. Cet arbre, situé au centre de la Création, cet « Axis Mundi », représente finalement Dieu lui-même. En prenant le fruit défendu de cet arbre (alors que tous les autres fruits était offerts) Adam et Ève ont cherché à s'approprier le Divin. En tentant de saisir l'Insaisissable, ils ont connu la souffrance et la mort. A ce sujet, il est intéressant de noter que le mot hébreux « Chéab » que l'on traduit en français par « souffrance », veut dire littéralement « saisir le Père » (« Ab », « Abba », étant le père).
En réaction à cette Chute, le processus de la Rédemption s'est mis en place à travers le schéma inverse : c'est Dieu qui s'offre aux hommes, dans une mangeoire, le soir de Noël. L'attitude juste ne consiste donc plus à prendre pour nous, mais à accueillir ce qui nous est donné.
Conclusion
En conclusion, les mystères de Noël se trouvent résumés dans la crèche qui nous présente les conditions préalables à la naissance du Christ au plus profond de notre coeur. Elle nous montre que l'homme nouveau ne pourra naître en nous que lorsque seront réconciliées en nous toutes les dimensions qui habituellement s'opposent et se combattent. Mais lorsque l'harmonie règnera en nous, lorsque nous serons devenus rois d'une terre pacifiée (ce que représente le symbole de la galette des rois), il restera encore à cultiver cette attitude d'ouverture et d'accueil permettant à la divinité de venir féconder en nous le germe de l'homme nouveau (représenté par la fève qui est au coeur de la galette). Bonne fête de l'Épiphanie !
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CREDO
"Nous croyons en un seul Dieu, Père tout puissant, Créateur du ciel et de la terre et de toutes choses visibles et invisibles. Et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils seul né de Dieu, engendré par Son Père avant tous les siècles, Dieu de Dieu, Lumière de Lumière, vrai Dieu de vrai Dieu, engendré, non créé, consubstantiel au Père, par Qui toutes choses ont été faites, Qui pour nous, hommes, et pour notre salut, est descendu du ciel.
Et s'est incarné par l'opération du Saint-Esprit en la Vierge Marie, et s'est fait homme.
Il a été crucifié pour nous, a souffert sous Ponce Pilate et a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour selon les Écritures, et il est monté au ciel. Il est assis a la droite du Père, et il viendra de nouveau dans Sa Gloire juger les vivants et les morts, et son règne n'aura pas de fin.
Nous croyons au Saint-Esprit, le Seigneur Qui donne la Vie, Qui procède du Père et du Fils, Qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils, Qui a parlé par les prophètes. Nous croyons l'Église une, sainte, catholique et apostolique. Nous confessons un seul baptême pour la rémission des péchés, et nous attendons la résurrection des morts et la vie du monde a venir.
Amen.
Le credo peut être remplacé par l' acte de Foi suivant :
"Nous croyons que Dieu est Amour, Puissance, Vérité et Lumière, qu'une justice parfaite gouverne le monde ; que si loin qu'ils puissent s'égarer, tous Ses enfants se prosterneront un jour à Ses pieds. Nous croyons à la paternité de Dieu, la fraternité des hommes. Nous savons que nous Le servons le mieux en servant notre prochain. Ainsi Sa bénédiction + et Sa paix seront avec nous à jamais."
Amen.
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La Semaine Liturgique
II ème DIMANCHE APRÈS L'ÉPIPHANIE
(Classe C - Vert)
L'intention de la semaine :
"La solidarité"
Les textes liturgiques de la semaine: